Le Joueur de flûte
Conversations intimes
Prix du livre : 30 € TTC
Livraison 5 €
Ce livre a une âme qui se laisse respirer. L’amour chante l’Amour et nous invite au voyage, sans intrigue inutile, juste une danse, malgré la difficulté d’exister dans un monde où tout est à ré-enchanter.
Présentation du livre
Citations
« Nous dansons tous au rythme d’un air mystérieux joué par un Joueur de flûte invisible. »
Albert Einstein
« L’homme ancien a appris le combat et la lutte. L’homme nouveau apprend l’amour, le détachement et le partage. »
Grigori Grabovoï
« Quiconque a su ouvrir son regard à l’Amour, entre entier dans la danse, prêt à jouer sa vie. »
Farîd Al-Dîn’Attâr, Le Cantique des oiseaux
Chapitre 1
L’incandescent vertige
L’automne libérait ses touches d’or et de pourpre. Il tissait patiemment des « tuniques de roi » pour parer chaque arbre « de son habit de gloire ». Vues du ciel, ces hordes de chevaux de feu galopaient librement dans les prairies, les vergers et les collines. « Leurs crinières flambaient comme un grand incendie*. »
Nous atterrîmes en pleine Provence sur un petit aéroport proche du Ventoux. Ce fut un week-end d’une douceur éblouissante. Ce pays me prenait le cœur et me le rendait lisse, émerveillé. Il m’ancrait à la terre sacrée et me reliait à l’immensité du ciel par son intense beauté empreinte de solitude.
Surprenant et rude, le mistral taillait le paysage en l’épurant de l’inutile. Les oliviers argentés bruissaient sous le soleil. Le bleu éclatant régnait partout où le regard s’élevait.
Après une heure de vol, j’étais revenue à l’essentiel : les odeurs, les couleurs et les nuances, les paysages, les lumières et les silences.
Immense vague frémissante, la montagne s’étirait depuis les Dentelles de Montmirail jusqu’au pays de Sault. Ombres et lumières ondulaient sous la caresse du vent, à l’assaut de ce sommet d’une blancheur immaculée.
Roses de soleil couchant, puis mauves, violines, l’un après l’autre les villages de la couronne du Ventoux posaient leurs diamants sur un taffetas grenat. Ce fut au tour du ciel d’allumer ses lampions. Ils étaient tous de la fête au moment où mon âme remerciait de pouvoir contempler les étoiles sans voile.
Le lendemain, je pris une bicyclette et me promenai à la lisière de la forêt, entre les ors frémissants et les assemblées de fleurs jaunes dans les vignes. Dans un ensemble parfait, des centaines de petits étourneaux s’abattirent sur les derniers raisins sucrés.
Un immense froissement de soie : ils n’étaient plus qu’un nuage qui tournoyait pour plonger de nouveau en rasant les champs moissonnés.
Une flambée m’attendait pour mon retour. La soirée ne fut que poésie, musique et amitié.
Au petit matin, je repartis sur Lyon, emplie de cette gloire et de ces lumineuses transparences.